Et pourquoi pas, des ateliers, au cœur de la Protection Judiciaire des Mineurs
L’atelier de photographies sonores propose de contribuer à retrouver la confiance en soi, en son image, en ses capacités et à valoriser les jeunes à travers le prisme de la prise de vue & de la prise de son.
Le principal objectif étant d’obtenir l’adhésion du jeune, tout en valorisant sa participation à l’atelier.
L’atelier POM a été très bien accueilli par la Direction Territoriale de la PJJ de Loire Atlantique, qui a tout mis en œuvre afin que je puisse intervenir au sein d’un Établissement Pénitentiaire pour Mineurs – EPM, ainsi qu’au Service Territorial Éducatif & d’Insertion – STEI.
Les équipes des services éducatifs ont eux aussi apprécié le principe de l’atelier et donc permis qu’ils se déroulent dans les meilleures conditions. J’ai donc pu concrétiser deux thématiques ciblées : un regard sur soi-même & l’expression d’une émotion.
L’atelier demande beaucoup d’investissement, de dépassement de soi-même, j’ai été, à ce titre, immensément et agréablement surprise par la facilité avec laquelle, presque tous, ont joué le jeu jusqu’au bout !
L’objectif principal est alors parfaitement atteint !
Lors de chaque atelier, j’observe qu’une grande partie des objectifs ciblés à la création du projet se réalisent… valorisant d’autant plus les participants.
Favoriser une réflexion personnelle
Avoir un regard positif de soi-même
Circulation de la parole dans le groupe
Ces objectifs atteints permettent alors de laisser place à une dynamique de coopération, à un respect mutuel et donc au plaisir de la création, puis de l’écriture !
Les temps de prise de vue favorisent cette coopération et me permettent aussi de cibler ceux qui sont moins à l’aise face à l’objectif. Travaillant en binôme, certains se révèlent comme étant très créatifs, d’autres ont besoin de plus d’accompagnement.
L’envie de partager avec le plus grand nombre un autre regard sur ces jeunes ne cesse de m’animer, mais l’un des fondements de la Protection Judiciaire de la Jeunesse étant le droit à l’oubli, il ne m’est pas possible de diffuser les montages réalisés, ni les portraits dans leurs intégralités, si les jeunes sont reconnaissable … C’est d’ailleurs l’enjeu proposé lors des prises de vue.
Les POM restent donc une trace de l’expérience vécue et non une fin en soi. Chaque jeune aura ses photographies et son montage, à sa sortie.
Début 2022, j’ai obtenu un financement de l’ADAGP (Société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques) suite à un appel à projet pour mettre en place plusieurs ateliers avec les enseignantes de l’EPM.
Un regard sur soi-même, est la thématique choisie. Précédemment appelée « l’atelier sans visage » et « Regarde Toi / Regard de Toi » au STEI.
J’amène les participants à se regarder dans un premier temps, sous le prisme de leurs qualités. C’est en les nommant, en les ciblant qu’ils peuvent par la suite se présenter à travers les adjectifs choisis et construire la narration qui sera par la suite, enregistrée.
Lors d’un bilan fait, l’un d’eux m’a confié: « ça m’a révélé des choses sur moi »
Ce temps d’écriture est l’exercice le plus délicat. La participation des enseignantes et aussi des éducatrices/ éducateurs de la PJJ sont un atout précieux pour les accompagner et les rassurer.
C’est aussi un moyen d’évaluer un certains nombre de compétences.
De la même manière, lors de « l’atelier des émotions », je les accompagne afin de se concentrer sur le champ lexical d’une émotion qu’ils choisissent. Puis, ils doivent la mettre en mouvement et en scène pour se prendre mutuellement en photo.
Les prises de sons sont ensuite enregistrées, grâce au champs lexical dans lequel ils piochent les adjectifs concernés par l’émotion qu’ils ont choisi .
Cela me donne toute la matière nécessaire au montage de la POM.
Atelier au STEI
Service Territorial Educatif & d’Insertion
De la même manière l’atelier a été très bien reçu par les équipes éducatives du STEI. Par contre, l’enjeu de ce type de structure est de réussir à « accrocher » chaque jeune sur la durée, de manière à ce qu’ils reviennent d’une semaine sur l’autre. Quelqu’uns d’entre eux n’ont pas adhéré mais plusieurs sont allés au bout de l’atelier .
Ça donne envie de raconter son histoire …
C’est déjà fini, dommage j’aurai bien aimé continuer …
Avec plus de temps, nous pourrions nous mettre en mouvement sur des lieux qui nous correspondent…